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Les auteurs ont apprécié le Prix du 2e Roman 2014.

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Les auteurs ont apprécié cette édition 2014 du Prix du 2e Roman. Voici les impressions de quatre d’entre eux.

Eric Brucher: « Je ressors complètement émerveillé et mis en joie profonde par ce magnifique Festival du 2ème roman ! L’organisation magistrale et l’accueil à la fois chaleureux et somptueux qui a fait de nous, le temps d’un we, des princes ou des rois..! Puis la quantité formidable de lecteurs que nous avons pu rencontrer, avec qui nous avons discuté et échangé en profondeur, leur qualité et finesse incroyable de lecture. Tous ces échanges générés par le Festival, cette sorte de bourdonnement fervent et grisant, livresque ou littéraire, dans les rues de Marche-en-Famenne durant tout ce samedi… Je ne parle même pas même du millier de personnes rassemblées au Wex autour d’un spectacle pour fêter … 6 livres !

Enfin, des pouvoirs publics soutenant intelligemment la culture en temps de crise. Et puis Armel Job derrière tout cela – qu’à travers lui, tous ceux qui ont contribué à cet événement magnifique soient remerciés: merci, Armel !
Vraiment, je me suis senti comblé ! Et j’imagine que les autres auteurs partagent ce sentiment.
Enfin, je trouve ma province du Brabant trop peu ambitieuse dans ses projets: je l’inciterai à se mettre à l’écoute de ce qui se fait en province de Luxembourg pour, qui sait?, organiser un Festival … du 3ème roman ?! »

Hervé Bel: « Je voudrais tant revenir à samedi, à ce matin de soleil et d’ombre fraiche sur la petite ville de Marche que je ne connaissais pas encore la veille; ville de briques pourpres et de pierres grises, de rues étroites qui, tandis que je les arpentais, me faisaient songer, allez savoir pourquoi, à certains romans de mon cher Simenon. Il était neuf heures. Je me préparais intérieurement à l’épreuve de ce jour unique: rencontrer des centaines de lecteurs qui avaient épluché mon livre pendant des mois! Sentiment étrange où se mêlaient la crainte, le désir et la joie.
Au fond, ces trois émotions dominèrent cette journée inoubliable.
Crainte de n’être pas à la hauteur.
Désir de donner aux lecteurs le meilleur.
Et la joie enfin de pouvoir les connaître, échanger, et plus tard la joie d’avoir recueilli leurs suffrages. Avec un petit serrement de cœur, cependant, car il est toujours difficile de gagner, surtout lorsque les écrivains qui sont face à vous sont si talentueux et sympathiques.
Après avoir rencontré tant de lecteurs assidus, je suis confirmé dans cette idée que le lecteur de roman est un être à part. Quel que soit son âge, son sexe, il demeure une espèce d’enfant génial, capable de l’enthousiasme le plus désintéressé qui soit en ce monde.
Mais devient-on lecteur par prédisposition, ou bien par l’apprentissage? En d’autres mots, le lecteur est-il un être à part par nature ou par culture? Je ne sais pas. Il faudrait que nous en parlions lorsque je reviendrai. En reparler avec Béatrice, Suzette, Isabelle, et la libraire de l’Odyssée, et tant d’autres qui, durant cette belle journée, sont venus m’encourager. J’avais le sentiment, face à eux, que nous appartenions à une grande famille, que nous nous comprenions.
Autre souvenir:  M. Gouverneur, comédien qui intervenait pendant les conférences et me donna pour la première fois le plaisir et l’étonnement d’entendre mon livre lu avec talent.
Tout cela ne fut possible que grâce aux organisateurs, à l’écrivain Armel Job et toutes ses équipes, sans oublier les personnes officielles, monsieur le bourgmestre et ses échevins, la province, qui ont prouvé pendant cette journée que la politique peut conduire à de belles choses.
Hélas, tout cela est fini.
Je garde la nostalgie de Marche en Famenne. »

Brigitte Allègre: « Les francophones, en 26 lettres et quelques signes (accents ou ponctuation), accèdent à des millions d’univers (si, si), soit directement par leur langue maternelle soit par le truchement de la traduction. Ces modestes traces, peu importe le support, ont un pouvoir immense que nous partageons, auteurs et lecteurs. Nous avons ce puissant point en commun, déchiffrer ou créer des mondes en 26 petits signes et en faire notre miel, pourtant nous demeurons curieux les uns des autres. Qui sont les 1280 lecteurs qui ont déambulé dans nos histoires en compagnie de nos personnages ? Qui sont les auteurs qui ont franchi le seuil mystérieux de l’écriture ? Que pensent les uns et les autres ? À quoi rêvent-ils, qu’est-ce qui les peine ou les désespère ? Quelle bobine, quelle binette peuvent-ils avoir ? 

Ce 17 mai 2014, grâce au travail acharné d’Armel Job et de son équipe de magiciens, soutenu par la volonté politique de vos élus, nous avons pu lever le voile. Et comme nous avons tous ri, et comme nous avons été tous émus, transportés, ravis de nous découvrir mutuellement ! Ensemble nous avons exploré les contrées de « l’espèce fabulatrice » comme Nancy Huston nous désigne joliment.

Il ne faut jamais oublier que sans lecteur, un livre s’éteint sans faire de bruit sur son étagère et meurt, même dans la plus belle des bibliothèques ; mais cette année, grâce à vos comités, grâce au spectacle incroyable qui a clôturé nos rencontres, nos romans ont vécu pleinement et ont même allongé leur espérance de vie : ce n’est pas rien.

 J’espère, non, je sais que samedi vous avez pu lire la joie sur mon visage. Je n’ai pas eu le premier prix, un honneur non négligeable, mais vraiment, j’ai eu du bonheur. Et puis, le roman d’Hervé Bel est fort, puissant, reste dans la mémoire… alors tout est bien. Si j’avais dû voter, mon cœur aurait balancé, mais c’est un choix excellent. Vous avez bon goût !

Je vais encore choisir quelques signes parmi les 26 à ma disposition, m, e, r, c, i – Merci, du fond du cœur. Et si au cours de vos promenades romanesques vous découvrez un univers où on peut écrire plusieurs deuxièmes romans, surtout faites-le moi savoir. J’ai envie de vous revoir tous et je pense aux futurs sélectionnés qui ne savent pas encore la joie que l’avenir leur réserve en 2016, à Marche-en-Famenne.

Bonne route à vous tous, sachez trouver ce que vous ignorez désirer, laissez de la place pour la sérendipité… »

Capucine Motte: « Le festival du second roman à Marche en Femenne fut pour moi une expérience extraordinaire et même dirais-je, extraterrestre tant ces deux jours m’ont paru une sorte d’îlot de bonheur, de culture, de gentillesse et même de beauté (la ville de Marche en Femenne est ravissante) au sein d’un monde qui se fiche de plus en plus des livres, où le lien social se desserre, où la laideur le dispute à la médiocrité. J’ai senti un vrai élan – incroyable, revigorant et apaisant à la fois, et ne serait-ce que pour cela, j’ai le sentiment que nous avons tous gagné. Et le spectacle, devant une salle bondée et fondé sur des livres, était inouï, je ne sais même pas si je vais arriver à faire croire à un Français qu’une telle chose est possible…

Bravo enfin pour l’organisation parfaite, pour la générosité avec laquelle vous nous avez accueillis (l’hôtel très agréable, restaurants délicieux etc.) et pour tous les jolis cadeaux, en plus du cadeau spirituel dont je parlais plus haut, avec lesquels nous sommes repartis. Je fais chanter les louanges de ce festival partout où j’irai désormais, même si encore une fois je ne suis pas sûre qu’on me croit ! »

 

 

 

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